critique d'architectures I exercice de style sur 4 réalisations parisiennes

cité du Labyrinthe
rue des Panoyaux
75020 Paris

réhabilitation par Bernard Huet

Le sujet :
Les évolutions de la ville : conservation, restitution, reconstruction ?

Le carré Saint-Germain
Une reconstruction Haussmanienne


C.R.O.U.S.
Résidence Jean Sarrailb
Rénovation de cellules pour étudiants.

Cité du Labyrinthe
Réhabilitation dans le XXème ardt.

Médiathèque de Bagnolet
La culture de proximité.
Dans toute ville, en mouvement perpétuel, des questions de conservation ou démolition / construction se posent. Les réglementations successives tentent d'y répondre, selon les techniques disponibles de l'époque, les besoins surfaciques, et l'appréciation des architectures passées. Si la question est identique partout et en tout temps, les réponses ont été multiples, venant tour à tour en complément ou à contre-pied de la précédente. C'est sans doute ce qui a fait dire à Louis Bonnier* que « le règlement c'est nécessairement un compromis provisoire ».
Dans le cas de la réhabilitation des ateliers de la cité du Labyrinthe, le bâti du XIXème siècle n'aurait a-priori pas dû entrer dans le cadre de la réglementation en vigueur, et de plus, l'ensemble n'était pas classé. Par ailleurs, les espaces intérieurs ne sont pas des plus adaptés pour des logements de 2003. Le choix de conserver a pourtant été fait. Volonté d'urbaniste, pression d'association de conservation ?

Au regard des principes enseignés par Bernard Huet, l'écriture de la ville est continue. Les ruptures produites par les objets architecturaux issus du mouvement moderne détruisent la ville en ne basant plus leur principe autour des espaces publics et des équipements collectifs. Les éléments constitutifs de la ville fonctionnelle s'inscrivent dans une relation de dépendance au logement et à ses "besoins" fonctionnels. « Les institutions perdent toute leur valeur symbolique et se transforment en unités de service ». Dans cette anti-ville dont B. Huet dénonce le concept, la mémoire historique disparaît et il ne reste qu' « un vide traversé de réseaux et peuplé d'objets isolés qui renvoient à la virginité de la nature ».

La comparaison des parcellaires du XIXème et de 2003 est intéressante. Alors que les masses sont évidées sur la cité du Labyrinthe, des bâtiments sont construits côté cour, générant un passage presque aussi étroit que l'ancienne venelle des ateliers !

C'est donc une logique de continuité qui est recherchée. Les ateliers d'artisans deviennent des ateliers d'artistes ou lofts à habiter. L'écriture du projet est claire et sans tromperie : l'existant conservé est simplement rénové, les constructions neuves sont en brique. Il ne s'agit pas de restauration ou retour au passé mais d'apport nouveau à l'existant.

* architecte voyer à l'origine du décret d'urbanisme de 1902 à Paris.