critique d'architectures I exercice de style sur 4 réalisations parisiennes

C.R.O.U.S.
Résidence Jean Sarrailb
31.39 avenue Georges Bernanos
75005 Paris

J. Audrien et R. Schlumberger architectes

Le sujet :
Souligner les similitudes et les différences entre les studios pour étudiants sur un niveau nouvellement réhabilité, avec les chambres d'un hôtel type Formule 1 et les cellules d'une prison.
Le carré Saint-Germain
Une reconstruction Haussmanienne

C.R.O.U.S.
Résidence Jean Sarrailb
Rénovation de cellules pour étudiants.

Cité du Labyrinthe
Réhabilitation dans le XXème ardt.

Médiathèque de Bagnolet
La culture de proximité.
Dans un bâtiment des années 60, représentatif de l'architecture du moment, sont réhabilités les studios pour étudiants. Le nouvel aménagement est fonctionnel, pratique, coloré. Les studios, quoique de petite surface, sont dotés de tout le confort nécessaire aux besoins courants : une salle de bain avec wc, un coin kitchenette., Malgré le manque de moyens les détails sont étudiés et rendent l'ensemble agréable et pertinent.
photo : Les Pages Jaunes
Je ne connais ni les cellules d'une prison, ni celles d'un hôtel Formule 1. Considérons qu'il n'y a pas de différence entre ces deux dernières et les studios du C.R.O.U.S., que nous appèlerons aussi : cellules. Considérons que les trois types de cellules offrent des réponses aux besoins vitaux de base : dormir, se nourrir, se laver, se soulager. Considérons que les différences sont dans les détails : prises câbles (tv et internet), taille des miroirs et cherchons les différences ailleurs.

Qui habite ? Comment habite-t-on ?

Chambre d'hôtel : l'occupant est un client, il choisi et achète un service ; il est de passage (en général d'une nuit pour ce type d'hôtel), il cherche l'économie pour un minimum de confort. La cellule est impersonnelle, il n'y a pas d'appropriation. Même s'il n'apprécie pas le lieu, il sera probablement à nouveau client. Son sentiment est neutre.

Cellule de prison : l'occupant est privé de liberté, son séjour est de durée variable. Le rapport à la cellule est trop complexe pour pouvoir être développé ici. La cellule représente peu à peu, au fil du temps, l'espace approprié, un univers recréé, par nécessité.

Chambre de la résidence C.R.O.U.S. : l'occupant a désiré sa chambre. Sauf cas particulier, il a surmonté le labyrinthe administratif et vu remonter peu à peu sa demande dans la liste d'attente. L'étudiant doit a-priori être dans un état d'esprit enthousiaste quand il prend possession des lieux. Si le principe de base de la résidence est la communauté, les espaces privatifs sont présents, et la chambre 318 pourra évoquer par la suite le temps d'une vie d'étudiant, « l'âge des possibles ».

Si on ne relève pas de différences notables entre les trois types de cellules (surface, technicité), il est facile de constater l'abîme qui sépare le style de vie qu'elles abritent. Les besoins primaires sont les mêmes pour tous les hommes, client d'hôtel, prisonnier ou étudiant. Les lieux qui satisfont ces besoins sont forcément similaires. C'est la façon dont ces lieux sont appréhendés qui est différente. La liberté en représente la plus grande particularité.