Joachim EBLE est un des pionniers du bio-climatisme et de l'environnement durable en Allemagne. Résidant à Tübingen, il s'inspire des grandes fermes de la région pour ses premiers projets de logements, le Schafbrühl, qui joue dans son implantation urbaine un rôle de médiation entre ville et campagne. Pour Joachim EBLE, la nature est l'essence de l'humain, suivant en cela les préceptes de Rudolf Steiner, elle acquiert pour lui une dimension spirituelle.
La "Maison de l'Ecologie" à Francfort, réalisée avec Zambeth est sans doute un exemple particulier du principe de bipolarité, où une façade "chaude" et une façade "froide (Nord et Sud) permettent de créer un flux de circulation d'air et une dynamique de régulation. L'ökohaus est situé à proximité de voies de chemin de fer desservant la banlieue de la ville et doit également gérer les contraintes acoustiques.
Ici, il y a deux serres, une en façade sud (classique) mais également en façade nord, cette serre "froide" est fortement végétalisée avec des parcours d'eau en cascades. La dimension réduite de cette paroi froide permet de réguler les surchauffes prévisibles de la grande serre sud. Outre le micro-climat généré, cette disposition introduit une notion de paysage intérieur qui, jusqu'alors, n'avait pas été abordée. Sur cette réalisation, cependant, Joachim Eble émets quelques réserves sur la surchauffe l'été de la serre sud, où la ventilation verticale n'est pas suffisante.
C'est sur l'îlot "Prisma" à Nuremberg qu'il arrivera à un système parfaitement performant. Ici, pas de serre secondaire, mais un "atrium-rue", véritables espace public urbain protégé et rafraîchi l'été par des "murs-cascades" d'eau. Ces murs on été travaillés avec Herbert Dreiselt comme autant de sculptures lumineuses et aquatiques. Cette fois, une grande partie de la verrière de l'atrium s'ouvre en été.
Les toits sont végétalisés et les eaux de pluie alimentent les murs-cascades ainsi qu'un parcours aquatique planté de roseaux. Les sanitaires sont alimentés par cette eau filtrée (norme allemande). Dans cet "îlot Prisma" comportant logements et bureaux ainsi que des équipements, dans un souci de mixité urbaine, la consommation d'eau potable est d'environ 8,35 litres personne/jour, à comparer à nos habituels 150 litres...!
Un double niveau de parkings en sous-sol limite cependant le nombre de voitures par habitants, dans l'esprit de l'encouragement au co-voiturage. Ces parkings joue également un rôle de régulation dans le système de ventilation, à la manière d'un puits canadien.
Le principe de chauffage adopté est celui du réseau de chaleur urbain produit par la ville et la distribution électrique est difficilement contrôlable en fonction de la diversité des usages. Mais des efforts sur le contrôle des effets électro-magnétiques sont prises avec entre autre la mise à la terre de tous les circuits électriques, ainsi qu'un système d'ionisation de l'air neuf.
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