Toc, toc, toc... Voilà le guéridon qui craque. Il est vrai que parfois, la question rituelle fait sourire.
“Esprit es tu là” ? Comme s’il était possible que nous en manquions ? Le spectre s’étire lentement dans les limbes, il renâcle à changer d’espace-temps. Mais comment échapper à l’actualité du miroir de la reine de Blanche Neige ?
Je regarde dans le miroir, mon doppelganger s’y mire, vivant dans le même environnement que moi. Mais si je détruis ce miroir, que devient-il? A force de l’observer je me demande si je suis Lui ou Moi?
Au-delà de sa fenêtre à Lui, le vent fait-il frissonner les feuilles des arbres ? Mes leçons d’antan le nomment “image virtuelle”! Curieux, j’ai déjà entendu ces mots récemment... Oui,je me souviens. Une autre vitre, une autre manière de fenêtre, mais toujours le même temps...
De “l’autre coté” s’animent des bestioles bizarres, échappées d’une jungle “flatlandaise”! Des “sprites”, raccourcis anglo-saxon de “spirit” et de “sprout”... De l’esprit qui jaillit? Un faux air de morpions cependant...
Toc, toc, toc... Encore? Ce fantôme manque d’esprit ou bien il bafouille! Le voilà dans sa boîte où il semble mener une vie autonome. Pourtant de même que mon alter-ego, ce fantôme-ci répond à une foule d’instructions données par un auteur caché, le montreur de marionnettes. Homme habile ou homme savant, il vit entre les lignes de son écriture ?magique? ( entre pentacle et hexadécimal, il n’y a qu’un pas grec!). L’illusion est grande, le ?trompe l’?il? a progressé avec les matrices Booléennes - Je voulais voir Vierzon, je ?vois? Vierzon, sans bouger de ma chambre, tel un apprenti-Baudelaire. Le ?tour du monde en 80 Bits?.
Mais d’aucuns se précipitent déjà en foule, bousculant au passage l’enfant qui dit que le “roi est nu”! “C’est que,” m’explique t’on, “la réalité n’est qu’un mot! - Et puis, n’est elle pas si difficile à vivre ?- C’est tellement mieux de vivre dans la Maïa !” - Alors, quand on voit passer un lapin un peu “charrette”, on imagine une partie de croquet!
Toc, toc, toc... Cet esprit frappant devient énervant! Mon double dans le miroir fronce les sourcils. Ne voilà-t-il pas, qu’après ses habits ?merveilleux?, on veut offrir au roi un ?palais de rêve?, attention si charmante, si spirituelle qu’un touriste flatlandais se gratte ce qui lui sert de tête (opération périlleuse en deux dimensions), la perspective lui échappe et le chat de Cheschire rigole éperdument...
Le “passe-muraille” est en chacun de nous, à la recherche du vistamboir perdu.... C’est que “l’objet” est si complexe et sa modélisation mathématique si simple...La simulation rend toute chose perceptible dans un déterminisme tronqué. Le montreur de marionnettes est devenu producteur de péplums Hollywoodiens. Une mise en scène d’Enfer (à défaut de Limbes) !
Mais le spectacle est désolé, seuls parfois quelques mannequins de cire synthétique sont posés çà et là, comme pour renforcer encore une pesante absence. Un peu comme ces photographies de revues tellement spécialisées qu’elles enlèvent tout humain de l’image, du dessin, cela pourrait faire tâche...
Toc, toc, toc... Ah! Cette fois c’est la porte! Derrière, un "Sans abri", clochard des temps modernes, me sourit sous sa moustache en me tendant son chapeau melon, sa canne de jonc sur le bras, pour une pièce de plus à sa maison en carton qui se délite sous la pluie. Les vents coulis l’enveloppent d’une maladie d’un autre siècle qui n’a rien d’un rêve.
Parfois il se prend lui aussi à rêver d’une “architecture”, comment dit-on aujourd’hui ? “Banale”? Il me raconte une histoire épouvantable, qu’à force d’avoir de l’esprit, les hommes ont délaissés le cœur. Celui qui bat dans la poitrine, celui qui, quand il s’arrête nous emmène tous rejoindre Alice,
de l’Autre Coté...
...